Bashung_1

Mon humeur musicale du moment :
"When the lights go down"
Prince (1999)
  

mercredi 30 mars 2011

Mon rêve familier - Paul Verlaine


Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime 
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine (Poèmes saturniens)

Léo Ferré a chanté Paul Verlaine et Arthur Rimbaud. On peut écouter ce poème en cliquant ICI...

lundi 28 mars 2011

L'atelier du peintre du Cirque Plume



Samedi soir, j’ai été au cirque.
Non pas le cirque traditionnel de mon enfance où mon père m’emmenait chaque année à l'automne, lorsque le chapiteau s’installait dans ma ville...
D’ailleurs, pour la petite histoire, on ne pouvait pas aller voir le spectacle chaque fois, c’était trop cher… Alors, on allait se promener, le dimanche matin, autour du cirque pour voir les "zanimaux". La main dans celle de mon papa, je regardais les chevaux d'une beauté à couper le souffle, les tigres qui me faisaient peur et les éléphants dont les pattes énormes m'impressionnaient. Et puis, rituel de ces dimanches matins, on pouvait assister gratuitement sous le chapiteau aux répétitions du cirque des enfants de la famille Knie.
Je n’oublierai jamais ces dimanches matins, ni mon émotion (qui m’est d’ailleurs restée) si par bonheur la girafe était là…


Non, samedi soir, j’ai vu le Cirque Plume avec une invitation pour visiter l’atelier du peintre. Cirque contemporain (pas d'animaux en cage, ni de numéro de puces savantes), spectacle qui, tout comme le cirque Eloize vu l’an dernier, nous emmène dans un monde de rêve et de poésie. Tout ce que j’aime. 
Et cette troupe de jongleurs, acrobates, danseurs, clowns et musiciens, nous fait pénétrer dans l’atelier du peintre avec des clins d’œil à Velazquez, Dali, Picasso, Rembrandt, Magritte (entre autres, je ne les ai pas tous reconnus), mais aussi en devenant peintres à leur tour en éclaboussant la toile et tous ceux qu’il y a autour…


Des ombres chinoises, des jeux de lumière et de miroir, une musique tantôt douce, tantôt très rythmée avec des instruments de musique insolites allant de morceaux de verre à la scie musicale, égrenant leurs notes en harmonie au milieu du son de l'accordéon, piano, batterie et guitare.
Le décor change très vite, les numéros s’enchaînent parfaitement, tout paraît si simple et pourtant… Des moments de folie générale et des instants de grâce infinie, tout cela compose le Cirque Plume.
J’ai adoré, emportée dans l’imaginaire de ces saltimbanques avec deux moments très forts pour moi, le numéro de la roue qui tourne et les sauts en trampoline faisant voler des pétales de rose. Sublime… A ne rater sous aucun prétexte.

"Une ombre joue du violon
De quelle couleur est la musique ?"


Le site du Cirque plume (clic)


samedi 26 mars 2011

Bashung, l'Elysée Montmartre et autres pensées...


Deux ans, le 14 mars dernier, que Bashung est parti s’installer juste à côté de Vénus et que son âme flotte dans la galaxie avec d’autres âmes que je connais. Deux ans, ça me paraît hier et pourtant…


Et puis, cette semaine, l’Elysée Montmartre à Paris a été la proie des flammes, les murs imprégnés d’ondes de tous ces artistes qui ont passé dans cette salle mythique, les souvenirs, tout est parti en fumée.
Pour tous les passionnés de Bashung  (je n’aime pas le mot fan, même si nous sommes des fans, qu’on le veuille ou non), cette salle représente les derniers concerts de Bashung, dont j’ai déjà parlé ici. En novembre et décembre 2008, il a été l’hôte de ces lieux pendant plusieurs dimanches, un CD a gravé à jamais ces instants incroyables, on peut l’écouter ici.
Le dernier concert de Bashung a eu lieu le 14 décembre 2008, moi j’y étais une semaine avant, le 7 décembre.
L’avenir de cette salle mythique est compromis, son propriétaire, une société foncière, veut détruire et construire à la place un supermarché ou un parking. Au secours... Alors, aujourd’hui à 16h, les salariés de l’Elysée Montmartre, Garance Productions et son patron, Gérard Michel (l’ami et proche de Bashung jusqu’au bout), appellent tous ceux qui ont manifesté leur soutien depuis mardi dernier, anonymes, artistes et amis, à un rassemblement devant le lieu mythique. J’espère qu’ils seront très nombreux, il est impossible d’imaginer que l’Elysée Montmartre devienne un supermarché…
Pendant ces deux ans, bon nombre de biographies de Bashung sont sorties, des excellentes retraçant sa carrière et des moins bonnes, surtout lorsqu’elles abordent des sujets personnels, détails croustillants sur sa vie privée et intime qui ne me concernent pas, moi la fan de Bashung, je ne suis ni une amie, ni une intime de Bashung. J'ai une passion pour l'homme, l’artiste et pour ce qu'il m'apporte chaque jour de ma vie grâce à ses textes et à sa musique. J’ai donc cessé de les lire.
Et puis, les hommages des autres artistes… Je n’ai pas changé d’avis, j’ai toujours adoré lorsqu’un artiste sur scène rend hommage en reprenant un morceau d’un autre artiste. Par contre, je suis plus réticente lorsqu’il s’agit d’en faire un CD… surtout si tôt dans le cas de Bashung.
Je n’ai pourtant rien contre certaines reprises, parce que l’original restera toujours. Certains artistes l’ont très bien fait, en s’appropriant totalement la chanson. Je pense par exemple à Seu Jorge (clic) qui a repris un grand nombre des standards de David Bowie, à sa façon et en brésilien, l’album est excellent ou le même Bowie reprenant Amsterdam (clic) de Brel, en anglais… L’émotion est là...
Le 26 avril prochain, sort un album hommage à Bashung, "Tels Bashung", avec notamment Noir Désir, M, Biolay, Raphael, Vanessa Paradis, Christophe et Miossec. Je ne suis pas trop pressée de l’écouter, je crois que j’ai un peu peur malgré que j’aime bon nombre d’artistes qui y participent…
Par contre, Jean-Louis Murat a repris lui aussi Alcaline (clic). Certains n’aiment pas, moi j’aime beaucoup cette version et surtout la manière très discrète qu’il a choisie pour son hommage à Bashung… 



samedi 19 mars 2011

Le piano de Ryuichi Sakamoto


En pensée depuis une semaine avec le peuple japonais, je ne me lasse pas d’écouter Ryuichi Sakamoto en formule trio (piano, violon, violoncelle). L’album date de 1996 et il est magnifique.
Et le plus troublant dans l’histoire, c’est que depuis une semaine, un ou une japonaise vient régulièrement visiter mon blog, ça me touche, d’autant plus que je me demande comment cette personne est arrivée sur mes petites notes…
Alors, pour cette personne et pour le peuple japonais parce que d'ici, nous pensons très fort à eux, un extrait de cet album, tiré de la bande son d'un film que l’on connaît bien si on aime David Bowie, "Merry Christmas Mr Lawrence" (Furyo), sans la très belle voix de David Sylvian, "Forbidden colours"...


vendredi 18 mars 2011

Michel Jonasz au Casino de Paris



Et ces quelques jours à Paris ont fini en apothéose par le concert magnifique et tant attendu de Michel Jonasz au Casino de Paris. Je peux repartir tranquille, ma valise est bien remplie d’émotions fortes et d’ondes très positives.
Michel Jonasz est accompagné par les mêmes jeunes musiciens que sur sa tournée formule trio, avec en plus un talentueux guitariste. Guillaume Poncelet est aux commandes, piano et trompette, Stéphane Edouard aux percussions et Jim Grandcamp à la guitare.
Ses deux choristes sont là aussi, Eric Filet et Jean-Marc Reyno et accompagnent de façon magistrale Michel Jonasz sur certains morceaux, avec leur voix bien sûr mais aussi avec une belle présence scénique… ça danse beaucoup sur les morceaux plus swing, beaucoup d’énergie et une chorégraphie à faire pâlir d’envie toutes les troupes du genre…
Michel Jonasz a su vraiment s’entourer d’une équipe exceptionnelle et on ressent très fort la complicité et le plaisir qu’il y a entre eux tous. Une belle énergie se dégage de cette scène du Casino de Paris.
D’entrée, Michel Jonasz, de sa voix chaude et enveloppante parle directement à notre âme. Il nous embarque avec générosité et humour dans son univers en revisitant ses anciens morceaux et en y intégrant de façon subtile certains nouveaux titres.
Voici la set list à peu près juste des chansons qu’il nous a interprétées, pardon si j’en ai oublié :

J’suis dans le coton
Les hommes sont toujours des enfants
Avant
Pôle ouest
Le Rythm and blues
Les fourmis rouges
Est-ce que je retrouverai ma douce
Paris by
Les bougies de secours
Du blues, du blues, du blues
Hoochie Coochie Man (Muddy Waters)
Super nana
Groove baby groove
Guigui
Je pense à elle tous les jours
Joueurs de blues




Un public conquis d’emblée et une belle ambiance dans la salle, une chorale improvisée et assez prenante sur Super Nana… Il nous avait pourtant bien dit que, comme d’habitude, lui, s’occuperait des couplets et nous, des refrains… Rien à faire, le public a chanté dès les premières notes :
Dix-huit grèves de poubelles 
Que je traîne dans le quartier
Jamais vu plus belle qu'elle
Dans la cité…

Je ne sais pas si l’acoustique était particulièrement bonne, mais d’entendre chanter toute cette salle (et moi aussi donc) et de sentir le son monter vers moi assise au premier balcon de côté, m’a vraiment impressionnée, c’était un très beau moment.
Il n’a pas chanté tout son dernier album (Les hommes sont toujours des enfants), mention spéciale à Paris By qui, sur scène, se termine par un solo de trompette magnifique.
Et s’il en faut un, j’ai un seul minuscule regret, j’aurais bien aimé qu’il nous chante J'te vois dormir parce que je la trouve très belle cette chanson et elle me parle bien. Les paroles sont de toute beauté.

"J’entends ton rêve... je te protège... 
j'te vois dormir…"

L’amour qu’il porte à cette femme qu’il regarde dormir doit être immense. D’ailleurs, il nous en parle aussi dans Est-ce que je retrouverai ma douce dans une autre vie, splendide.
Deux heures de pur bonheur, on en veut encore et encore. Alors, on attend patiemment que d’autres dates soient programmées en espérant pouvoir être présents.
Parce qu’en plus de l’artiste, dont le répertoire m’a conquise dès les premières années, j’aime ce que dégage cet homme. Michel Jonasz nous parle du bonheur d’être en vie, ici, là et maintenant et ce bonheur est communicatif, il nous le transmet à chaque fois et lorsqu’on ressort de la salle, on se dit que la vie est sacrément belle. 
Alors, on a presque envie de voler dans les airs accroché à notre ballon rouge imaginaire. Oui, Les hommes sont toujours des enfants, heureusement… Et puis, on a envie de serrer dans nos bras les gens qu’on aime et leur dire combien on les aime et combien ils nous sont précieux…
Oui, ce que dégage Michel Jonasz en tant qu’être humain tout simplement me plaît énormément et tant pis si je me répète.


PS : pour écouter les chansons citées, cliquer sur leur titre (en brun)




jeudi 17 mars 2011

Bernard Lavilliers à l'Olympia



Après une première partie avec Ours comme invité (j'espérais Balbino Medellin), Bernard Lavilliers entre sur la scène de cette salle mythique qu’est l’Olympia. Tout le monde est déjà là ("ceux de Portorico, ceux de Cuba"), les musiciens sont en place, les jeux de lumière diffusent leurs couleurs chatoyantes, les tambours en forme de bidon d’essence ont remplacé les congas de Ray Barretto, tout est en place, le voyage musical peut commencer.
Je cours nous chante-t-il d’entrée et tout de suite après enchaîne avec Pigalle la blanche, ça commence fort… On peut voir le début du concert ICI.
Bernard Lavilliers alternera de belle façon des titres anciens et plus récents, faisant la part belle à deux albums de ses débuts, "Le Stéphanois" et "O Gringo" (l’un de mes préférés) et à son dernier album "Causes perdues et musiques tropicales". 
En passant du rock à la salsa et à la bossa, des mélodies douces aux rythmes capverdiens, jamaïcains ou africains, avec entre autres : Les aventures extraordinaires d’un billet de banque, La Grande MaréeO Gringo, La Salsa, Les Mains d’or, Betty,  L'Exilé, Traffic :

"Que veux-tu que je sois
Dans cette société-là ?
Un ange ou un cobra
Un tueur ou un rat ?
Où veux-tu que je vive
Dans la radioactive ?
Quand veux-tu que je meure
D'un bel accord mineur ?"

Le moment le plus intense restera pour moi l’interprétation d’Angola en duo avec l’auteur de ce magnifique morceau créé en 1972, Bonga, figure emblématique de la musique angolaise, artiste engagé, au parcours musical étroitement lié aux années de conflit qui ont déchiré son pays. Il est aujourd’hui exilé à Lisbonne.


A la fin de la chanson, je me retrouve debout (et un peu seule) pour les applaudir et les remercier pour cet immense instant de bonheur…
Bonga chantera aussi Sodade, chanson bien connue, surtout interprétée par Cesaria Evora, mais il la chantait déjà en 1974…
Petit regret partagé avec les personnes qui étaient avec moi, juste après le passage de Bonga, Lavilliers enchaîne directement avec Noir et Blanc, mais tout seul. Bonga aurait eu toute sa place dans cette somptueuse chanson.

"De n’importe quel pays de n’importe quelle couleur
La musique est un cri qui vient de l’intérieur"

Un autre petit regret, un concert de Lavilliers en position assise, non, non, non, ce n’est pas vraiment compatible à mon goût...
Le final est assez incroyable avec une version très spéciale de Stand the ghetto. Il terminera le concert en nous chantant doucement la magnifique Attention fragile :

"Je laisserai le lit comme elle l'a laissé
Défait et rompu, les draps emmêlés
Afin que l'empreinte de son corps
Reste gravée dans le décor
Je resterai là, immobile
Les bras croisés, presque tranquille"

Deux heures plus tard, il sortira de scène de la même façon qu’il y est entré, bras levé en signe d’au revoir.
Cette silhouette en ombre chinoise nous en a rappelé une autre et j’ai senti quelques frissons pas très loin de moi... 
Merci Bernard Lavilliers.

mercredi 16 mars 2011

Rolando Faria au Satellit Café



Le Satellit Café est un lieu comme il en existe beaucoup à Paris, niché au fond d’une ruelle sombre, un lieu simple et convivial et ce mercredi 9 mars, Rolando Faria se produit sur la petite scène de cet endroit, à 21h…
20h30, je suis à l’entrée. Rolando Faria est déjà dans la salle, je l’entends chanter et je demande à l’accueil :
- Mais, il a déjà commencé son concert ?
- Non, non, il fait la balance mais il est tellement heureux de chanter qu’il a un peu de peine à quitter la scène…
J’entre dans la salle et je l’aperçois chantant et riant avec ses musiciens. J’ai un petit coup au cœur tout de même, c’est très émouvant de le revoir. Il n’a pas changé Rolando Faria, il est exactement comme dans mes souvenirs, les années n’ont pas eu de prise sur lui, on dirait…
Il commencera son set à 22h par "Uricuri" et ne reprendra qu’un morceau qu’il chantait à l’époque avec Luiz Antonio, "Melancolia", en nous demandant si nous nous souvenions des Etoiles…
- Ouiiiiii ! a répondu la salle.
- Ha, vous n’êtes donc pas tous morts ! a-t-il dit en souriant.
Nous a fait chanter en brésilien aussi (moment surréaliste) et nous a informé que son dentiste était dans la salle… c’était tellement drôle…
Sa voix et son humour sont restés intacts, ce Pierrot lunaire à l’accent si craquant parle très bien français. Tantôt grave et émouvant, tantôt léger et drôle, Rolando Faria nous balade dans ses reprises des grands compositeurs brésiliens, accompagné par cinq musiciens (guitare, batterie, percussions, violoncelle, contrebasse). Ils ont l’air d’avoir beaucoup de plaisir à jouer ensemble.
J’ai passé un moment magique l’autre soir dans ce Satellit Café en buvant de la Caipirinhia et en l’écoutant nous raconter son Brésil, moment suspendu, j’aurais voulu que le temps s’arrête…
J’ai filmé quelques extraits du concert mais je ne les mettrai pas en ligne vu la qualité désastreuse, je ne suis définitivement pas très douée pour ça ! En fait, je n’ai ni le bon matériel ni l’envie de perdre une miette de ce qui se passe sur scène finalement.
J’aimerais bien avoir une baguette magique et pouvoir faire venir Rolando Faria et ses musiciens dans une petite salle à Genève ou dans les alentours… Je ne sais pas comment m’y prendre, mais je vais essayer de contacter quelques responsables de salles de concert par ici, eux doivent savoir.
Parce que je suis persuadée qu’il aura un public ici, car personne n’a oublié ce duo mythique, ni Rolando Faria. J’en connais quelques uns d’ailleurs et rien qu’avec eux, je suis sûre qu’on arriverait à remplir une petite salle.


Vous êtes une bien belle étoile querido Rolando, obrigado e boa sorte...




lundi 7 mars 2011

"Àguas de Março " o bossa nova


Ce soir, mon âme vagabonde quelque part au pays de la bossa nova et une chanson me vient immédiatement à l’esprit… "Àguas de Março". 
Pas vraiment une nouveauté, non, non, créée en 1972 par le grand Antonio Carlos (Tom) Jobim et enregistrée à l’époque en duo avec la magnifique Elis Regina.
Elle fut reprise par de nombreux artistes brésiliens ou des quatre coins de la planète et traduites en plusieurs langues, mais ma version préférée reste quand même celle de ces deux grands interprètes.
Plus récemment, Stacey Kent l’a reprise en français, j’aime bien sa voix.
Voici donc "Àguas de Março", versions Elis et Tom, Elis toute seule et Stacey Kent.
Y a comme un petit air de printemps, on dirait !

A Elis Regina et Tom Jobim, duas estrelas no céu...








É pau, é pedra, é o fim do caminho
É um resto de toco, é um pouco sozinho
É um caco de vidro, é a vida é o sol
É a noite é a morte, é um laço é o anzol
É peroba do campo, é o nó da madeira
Caingá, Candeia, é o matita-pereira
É madeira de vento, tombo da ribanceira
É um mistério profundo, é o queira ou não queira
É o vento ventando, é o fim da ladeira
É a viga, é o vão, festa da Cumeeira
É a chuva chovendo, é conversa ribeira
Das águas de março, é o fim da canseira
É o pé, é o chão, é a marcha estradeira
Passarinho na mão, pedra de atiradeira
É uma ave no céu, é uma ave no chão
É um regato é uma fonte, é um pedaço de pão
É o fundo do poço, é o fim do caminho
No rosto um desgosto, é um pouco sozinho
É um estrepe, é um prego, 
É uma ponta, é um ponto
É um pingo pingando, é uma conta, é um conto
É um peixe, é um gesto, é uma prata brilhando
É a luz da manhã, é o tijolo chegando
É a lenha, é o dia, é o fim da picada
É a garrafa de cana, o estilhaço na estrada
É o projeto da casa, é o corpo na cama
É o carro enguiçado, é a lama, é a lama
É um passo, é uma ponte,
É um sapo, é uma rã
É um resto de mato na luz da manhã
São as águas de março fechando o verão
E a promessa de vida no teu coração
É uma cobra, é um pau, é João, é José
É um espinho na mão, é um corte no pé
São as águas de março fechando o verão
É a promessa de vida no teu coração
É pau, é pedra, é o fim do caminho
É um resto de toco, é um pouco sozinho
É um passo, é uma ponte  
É um sapo, é uma rã

É um belo horizonte, é uma febre terçã
São as águas de março fechando o verão
É a promessa de vida  no teu coração
-Pau, -Edra, -Im, -Inho

-Esto, -Oco, -Ouco, -Inho

-Aco, -Idro, -Ida, -Ol

-Oite, -Orte, -Aço, -Zol
São as águas de março fechando o verão 
É a promessa de vida no teu coração