Bashung_1

Mon humeur musicale du moment :
"When the lights go down"
Prince (1999)
  

mercredi 29 septembre 2010

Neil Hannon solo



C’était il y a quelques jours à l’Alhambra de Genève, Neil Hannon a laissé pour un temps ses musiciens of The Divine Comedy et s’offre une tournée solo, avec juste son piano, sa guitare et sa voix. Il est tout de même accompagné par son chapeau, sa serviette et son verre de bon vin rouge ! 

Un humour et un look très british, air coquin, très bon musicien et voix superbe, il nous a fait rire et avait l’air de bien s’amuser lui aussi…

Voici deux petites vidéos prises par mon voisin (Dom) pendant cette soirée, il me semble d’ailleurs entendre par moments certains rires qui me sont connus… "Becoming More Like Alfie" et une reprise des Human League "Don't You Want Me"




Et puis Neil Hannon à l’humour si british sait aussi nous balader dans des textes poétiques et émouvants. Dans le dernier album, "Bang goes the Knighthood", j’ai un coup de cœur pour ce morceau, "When a man cries", le voici :





mardi 28 septembre 2010

Bashung - l'hommage des helvètes underground à Nyon le 25 septembre


Un samedi soir sur terre, à l’Usine à gaz de Nyon
C'est dans cette petite salle chaleureuse, pas très loin du bord du lac que dans quelques instants, la deuxième soirée hommage à Bashung des helvètes underground va commencer. Je suis aussi fébrile que vendredi dernier à Lausanne. Les musiciens sont les mêmes, les artistes sont presque tous présents (manquent malheureusement Jean Fauque et Rodolphe Burger).
Ce qui change ce soir, c’est qu’on est debout, dans les conditions d’un vrai concert, sans discours entre les morceaux. On est tout devant, à quelques centimètres du pied du micro, j’ai même posé mon k-way et mon sac sur un petit coin de la scène, mon appareil photo au cas où…, je suis prête… aux premières loges pour tout recevoir en plein cœur, quel bonheur…

21h15, les musiciens arrivent et tout va s’enchaîner comme dans un rêve.
La set list est exactement la même que celle de vendredi dernier, si ce n’est que c’est Thierry Romanens qui reprendra de façon très poignante "Samuel Hall". "Mes bras" sera interprétée par Franco Casagrande, tâche ô combien difficile mais il s’en sortira plutôt bien, les frissons sont là et "La nuit je mens" par Olivia Pedroli.
Franz Treichler (des Young gods), Pascal Auberson, Boris Bergman, Polar et Oy enchaînent leurs reprises, tous de façon très personnelle et habitée… L’émotion est palpable sur la scène comme dans le public. Le duo sur "Volontaire" de F. Treichler et P. Auberson est toujours aussi bouleversant, Oy toujours aussi magnifique. Gérard Suter viendra accompagner Boris Bergman à la guitare. Et pour le final, ils reviendront tous sur scène pour interpréter ensemble "Helvète underground", évidemment...
Et puis, le concert se termine déjà, je n’ai pas vu le temps passer, moment suspendu, j’ai pas envie que ça s’arrête… Vous pourriez pas recommencer encore juste une fois, s’il vous plaît ?

Plus tard, sur le quai de la gare de Nyon, on attend le train du retour, Franz Treichler et ses amies aussi… "Bonsoir", sourire, pas osé lui dire… rien… Et puis on arrive à Genève, alors on se dit juste "au revoir, bonne nuit" avec un geste de la main et notre cœur qui crie merci à l’intérieur de nous… Pas besoin de mots finalement, ni de longs discours, on avait tous bien compris qu’on avait partagé cette même aventure et qu’on n’était pas prêts de l’oublier. L’âme de Bashung planait et planera encore longtemps au-dessus de nos têtes.


Merci à tous ces magnifiques artistes, aux musiciens, à Mobile in Motion et à ceux qui ont eu l’idée de cet hommage des helvètes underground dont je suis très fière, vraiment. 











Les photos ont été prises par Kho, l'amie qui est toujours là, 
au bon moment, au bon endroit... Merci !



vendredi 24 septembre 2010

Bashung - l'hommage des helvètes underground à Lausanne, par Corinne


Fondu enchaîné sur la Baie de Lausanne
Pour un pélican combien de frangipanes ?


Fin de la parenthèse enchantée et des coucous de contrebande et retour sur l'hommage rendu le vendredi 17 septembre par les "helvètes underground" à Alain Bashung, à la salle Métropole de Lausanne, dans le cadre des festivités de Label Suisse 2010.
Bien sur, des hommages à Alain Bashung, il y en a eu, il y en a et il y en aura, pour des raisons multiples et variées, bonnes et mauvaises, des hommages marqués par l'émotion et l'enthousiasme, et le plus souvent la (bonne) volonté de s'inscrire dans ce courant à la croisée de la recherche sur les textes et la musique et de transmettre. Ce ne sera que justice au regard de l'œuvre monumentale et de l'originalité du processus créatif de Bashung.
Mais si je dois me souvenir de cette incroyable soirée du 17 septembre, je crois que je préfèrerai à la notion d'hommage la formule de Jean Fauque sur "l'adieu au Mage" au détour d'une évocation d'Alain l'alchimiste, capable de mettre sens dessous les studios ICP de Bruxelles en quête de son Imprudence. Car de potions, de grimoires et de magie, il n'aura finalement pas été question d'autre chose durant ces 115 minutes d'éternité conduites avec « force et tendresse » par Gérard Suter. L'homme des ondes romandes confessait d’ailleurs en fin de soirée, heureux et visiblement ému achever avec cette soirée un voyage initiatique entrepris avec son complice David Golan « night and day » durant 4 à 5 mois dans l'univers artistique de Bashung. 

Ici et là, durant l'après midi de "veillée d'armes" avant la soirée, quelques bribes de discussion entre musiciens et techniciens s'affairant en vue de la soirée, notamment ce : "Ah, parce que tu crois qu'il est mort Bashung, toi ? Et ben non...". Pas très étonnée de la teneur de l'interview de Rodolphe Burger,  aura aussi puissante que discrète, s’expliquant à demi-mot sur ses refus successifs de participer à des manifestations en hommage à Bashung. "Mais là" concédait t'il dans un murmure, "ce n'est pas (tout à fait ?) pareil...". Tu vois ce convoi qui s'ébranle, non ?...
Chorégraphie d'installation du plateau, ballet silencieux ou presque des techniciens et musiciens, regards échangés, sourires complices, inquiétudes, réglages, balance, et arrivée progressive des artistes. Un peu de retard pris, rien de grave, regard aussi bienveillant que vigilant du Maître de cérémonie et des magiciens, pardon, des musiciens, des Mobile in Motion, les deux skippers hors pair de l’aventure, parés pour l'embarquement nocturne.
Derrière le rideau virtuel de la scène Métropole, l'après-midi avançait sans star ni cador, la fluidité des mouvements et la simplicité des participants reste de mise, contrastant avec le professionnalisme des acteurs au service du projet. 

Et puis tout d’un coup le silence qui précède le début du filage, et pour les petites souris présentes dans la salle, le vrai miracle de la décou-verte d'interprètes connus ou non posant tour à tour leur voix sur les arrangements de Christophe Calpini et Fred Achadourian. Ca le fait et on sait à partir de là que la soirée fera date, par la profondeur de la recherche musicale comme par l'audace toute en maitrise des orchestrations des Mobile in Motion et la généreuse complicité qu'ils nouent avec la palette d'artistes venue librement poser leur touche personnelle sur les titres choisis dans le répertoire bashungien. Tout est si calme ce soir, puis-je être ému (e) ?

Les morceaux retenus naviguent avec aisance dans les décennies de Bashung. En dehors des albums de jeunesse, seuls Chatterton et Bleu Pétrole manquent à l’appel. S’égrènent en revanche les emprunts presque toujours heureux à Roulette russe, Pizza, Play Blessures, Passé le Rio Grande, Novice, Osez Joséphine, Fantaisie militaire et l’Imprudence, Fantaisie militaire restant une source majeure d’inspiration pour les musiciens et interprètes de la soirée des Helvètes underground.

Tout est prêt pour que le résultat soit à la hauteur des espérances des organisateurs et bien au delà, le point commun de l’ensemble des participants, semblant être, sous l’étoile de Vénus, le respect de l’œuvre et la totale liberté d’interprétation. 19h05, la soirée peut débuter dans l’enthousiasme très contagieux d’une salle désormais bondée.


La magie opère d’emblée, malgré le trac patent du début de cette première. Se succèdent sur scène et au micro  du producteur, accompagnés par Christophe Calpini, Fred Hadchadourian, Alberto Malo, Laurent Poget et Christophe Chambet :  Franco Casagrande (Helvète underground), Franz Treichler (Aucun express, Mes prisons), Franz Treichler et Pascal Auberson pour le seul duo de la soirée sur Volontaire, Pascal Auberson (Osez Joséphine, Dehors), Rodolphe Burger (Samuel Hall), Olivia Pédroli (By Proxy), Boris Bergman (Gaby en VO non sous- titrée, Elsass Blues, Station service), Polar (Volutes, Madame rêve avec Eric Truffaz à la trompette), Oy (Malaxe, Noir de monde), et enfin Jean Fauque, le frère et ami, qui clôt cette soirée si inspirée par un talk over sur Mes bras et La nuit je mens… « où subsiste encore ton écho, ad lib… » 




18 titres pour une soirée absolument hors norme, d’un niveau de précision et de recherche musicale absolu, d’une finesse d’interprétation et d'énergie incroyable, capable de réconcilier les plus réticents et les plus puristes des aficionados avec la perspective d’un Tribute. Un petit mot encore sur deux (trois) artistes  dont les interprétations m'ont laissée sans voix et dont les échos me poursuivent encore. D'une part, le duo formé par Pascal Auberson et Franz Triechler sur Volontaire, époustouflant de force et d'énergie pure, dans un duo fonctionnant en totale complicité. 
Le making of de la soirée, sur TSR, permet d'ailleurs de découvrir les deux artistes répétant et calant le morceau, éclairant  au passage le travail préparatoire nécessaire pour que les interprètes puissent trouver leurs marques sur les textes d'Alain Bashung et les audacieuses orchestrations des Mobile in motion. 


Au delà, comme ensuite pour Oy sur Malaxe et Noir de monde, j'ai été stupéfaite par l'intensité renouvelée que ces morceaux prenaient dans leur bouche. Le cri "Volontaire" de P. Auberson, le "Malaxe" et le "Noir(e) de monde de Oy étaient pour moi totalement bouleversants. 
L’adieu au Mage s’achève dans une ferveur qui rappelle à en pleurer les concerts de la tournée bleue pétrole. Il s’est passé « quelque chose » et derrière les traits fatigués et heureux, on sait bien que chacun l’a bien perçu. Alors voilà, c’est fini, faites de beaux rêves… On se sépare forcément un peu hagards sous la bannière étoilée des cieux de Lausanne, bizarrement habités par une douce énergie, prêts à chalouper entre les groupes musicaux qui jouent sur les scènes extérieures de la manifestation Label Suisse. Il fait doux, Gotan Project joue devant un public conquis. Tendre est la nuit et on est heureux, tout simplement heureux… On se dit qu’il ne faudra pas garder tout cela pour soi et raconter, même si les sensations et l’émotion sont nécessairement irréductibles au récit, et surtout ne pas oublier de finir en rappelant que l’Usine à Gaz de Nyon ouvre samedi 25 septembre au soir ses portes à ce concert tout à fait exceptionnel, qui justifierait l'enregistrement live, "pour que les trous de mémoire ne tombent pas dans l'oubli".

EQNDx
Corinne



mercredi 15 septembre 2010

Michel Jonasz Trio à Villars


Trois jours à Villars pour aller écouter Michel Jonasz dans sa formule Michel Jonasz trio, c’était le week end dernier et je dois dire que je ne suis pas encore tout à fait redescendue sur terre après ce concert. 
Vendredi soir, dans le cadre d’un nouveau festival qui s’appelle "Villars de vivre", est programmé Jonasz. 
Je suis émue et heureuse de le retrouver, je l’ai beaucoup vu en concert à ses débuts et puis un peu perdu de vue ces dernières années. J’aime tout son répertoire de l’époque avec des préférées qui sont des incontournables comme "Les vacances au bord de la mer", "Guigui", "J’veux pas que tu t’en ailles", "Lucille", parmi tant d’autres, je ne vais pas toutes les énumérer sauf encore la préférée de mes préférées "Les fourmis rouges"...

Alors, nous arrivons tôt dans la salle de ce grand hôtel de Villars, jolie petite salle de 600 places, places non numérotées, on se précipite au premier rang… ouf, on y est juste à temps, quelques secondes plus tard, quelqu’un vient placer des panneaux "place réservée" sur les chaises encore vides du premier rang…

20h30, les lumières s’éteignent et les 2 jeunes musiciens apparaissent, Guillaume Poncelet aux claviers et trompette et Stephan Edouard aux percussions. Michel Jonasz arrive ensuite et commence par un titre que je ne connais pas "Les traces derrière nous" , superbe. Il n’a pas trop changé; certes, il n’a plus de boucles sur le dessus de la tête, a pris quelques années et une moustache a poussé… sinon, la voix est intacte, l’énergie aussi, le regard qui brille lorsqu’il est ému, le regard de tendresse qu’il a pour ses 2 magnifiques musiciens, les mots souvent très drôles qu’il a entre les chansons.
Et voilà, nous sommes dans l’univers de Jonasz revisité avec ses deux musiciens qui semblent habités par la musique et un peu plus tard avec ses deux choristes, Eric Filet et Jean-Marc Reyno, qui sont magnifiques eux aussi. Ensemble, ils vont nous faire voyager en alternant les titres anciens et plus récents et c’est un bonheur à chaque morceau.

La set list est légèrement différente par rapport à celle du CD enregistré lors du concert au Casino de Paris en 2009. La voici en vrac :

           De lafontaine
           La terre et le père
           Le boléro (inspiré par le Buena vista social club)
           Les wagonnets
           Y’a toujours quelqu’un qui pleure
           Mélancolie
           Les amoureux des bancs publics (Brassens)
           Les vacances au bord de la mer
           Paire de palmes dans l’eau perdue


Avec les choristes :
           Lucille           
           La bossa           
           Du blues, du blues, du blues
           Hoochie Coochie Man (Muddy Waters)
           Super nana
           Je voulais te dire que je t’attends
           Joueurs de blues

Et puis, pour terminer, au 2ème rappel, il a interprété celle que j’attendais et que j’espérais si fort que j’en ai eu les larmes aux yeux dès les premières notes… et toute la salle s’est mise à chanter avec lui (et moi aussi, hum...)

"Tu t'rappelles on s'était couchés
Sur un millier de fourmis rouges
Aucun de nous deux n'a bougé
Les fourmis rouges
Est-ce que quelque chose a changé ?
Couchons-nous sur les fourmis rouges
Pour voir si l'amour est resté
Et voir si l'un de nous deux bouge,
Couchés sur les fourmis rouges"

La voici dans sa version première à l'époque où je l'ai connue...

Une salle debout pour applaudir et remercier Jonasz et ses compagnons de musique. Ce concert fut un grand moment de bonheur, vraiment. Je le reverrai en octobre au théâtre dans "Abraham", où il raconte la vie de son grand-père. Je me réjouis déjà.
Bravo et merci cher Mister Swing, votre histoire était fabuleuse…

L’air est pur et vivifiant dans ces montagnes, le soleil et les Dents du Midi majestueuses nous ont fait des clins d’œil tout le long de ce week end, et puis la nuit, Vénus, première à éclairer la nuit, est apparue et puis petit à petit, ses sœurs étoiles sont arrivées et ont brillé d’une intensité incroyable, elles avaient l’air si proches et si nombreuses… Plus tard, la lune nous a montré son quartier et une étoile s’est mise à briller juste à côté, quelle merveille.
Ce week end à Villars a été une belle parenthèse de bonheur, tous les ingrédients y étaient réunis…
Le dimanche en fin d’après-midi, en attendant le petit train pour redescendre, on a entendu quelques notes de musique venant de l’hôtel Villars Palace, le festival se terminait par un concert jazz manouche, alors on a esquissé quelques pas de danse sur le quai de la gare en éclatant de rire…





Tu vas où petite fourmi ?


Je travaille dans un très bel endroit, j’ai de la chance, au rez-de-chaussée de la "vieille maison", c’est comme ça qu’on l’appelle… et j’ai comme décor quand je regarde par la fenêtre, les arbres centenaires qui entourent cette propriété. Parmi eux, un tilleul, un cèdre du Liban, des pommiers, figuiers, pruniers, sapins, noyers… Parfois, un hérisson traverse la cour ou un écureuil descend d’un arbre à la recherche de nourriture, j’adore. 
Et puis tout à l’heure, involontairement, j’ai écrasé un insecte en marchant, je l’ai su parce que ça a fait « scrrrtchh » sous mon soulier… Oups, pardon, j’t’avais pas vu… 
Alors, j’ai immédiatement pensé à Zouc, je ne sais pas trop pourquoi, les mystères insondables du cerveau… Zouc, cette humoriste suisse qui dans les années 70 et 80 nous faisait rire, d’une façon bien particulière et très personnelle, toujours habillée de noir, un humour empreint d’émotions, un humour toujours sur le fil entre le rire et les larmes, elle avait bien capté les comportements du genre humain, humour parfois cruel aussi, bref, l’humour des écorchés de la vie… L’un de ses sketchs les plus connus est "Le téléphone", il est très parlant…
Et puis, discrètement, il y a de nombreuses années, elle s’est retirée de cette vie, elle a survécu malgré les souffrances et aujourd’hui elle vit dans sa bulle, très affaiblie par la maladie, on ne l’a plus jamais revue. Je l’aimais beaucoup et je pense à elle aujourd’hui. 
Bref, pour en revenir à mon insecte écrasé sauvagement et involontairement tout à l’heure, j’ai repensé à un sketch très court mais très marquant qu’elle racontait à l’époque et qui nous faisait hurler de rire, surtout avec ma soeur… 

"La fourmi"… le voici :


Et puis, "Le téléphone"... irrésistible Zouc...


dimanche 5 septembre 2010

Bashung - Malaxe


Dans l'album Fantaisie militaire, co-écrit par Bashung et Jean Fauque, "Malaxe". Quand on parlait de poésie...


Entre tes doigts l’argile prend forme
L’homme de demain sera hors norme
Un peu de glaise avant la fournaise
Qui me durcira
Je n'étais q’une ébauche au pied de la falaise
Un extrait de roche sous l’éboulis
Dans ma cité lacustre à broyer des fadaises
Malaxe
Le cœur de l'automate
Malaxe
Malaxe les omoplates
Malaxe le thorax
Issu de toi
Issue de moi
On s'est hissés sur un piédestal
Et du haut de nous deux on a vu
Et du haut de nous deux on a vu
Tes calculs mentholés dans ta bouche ça piquait
J'ai pas compté j’escomptais
Mais une erreur de taille s'est glissée
Et j'y suis resté
Malaxe
Le cœur de l'automate
Malaxe
Malaxe les omoplates
Malaxe le thorax
Issu de toi
Issue de moi
On s'est hissés sur un piédestal
Et du haut de nous deux on a vu
Et du haut de nous deux on a vu
Malaxe
Malaxe



Bashung - La nuit je mens



Une version inédite que j'adore de cette splendide chanson, que l'on peut trouver dans le coffret "A perte de vue", les paroles sont co-écrites avec Jean Fauque, l'ami de toujours.

LA NUIT JE MENS
On m'a vu dans le Vercors
Sauter à l'élastique
Voleur d'amphores
Au fond des criques
J'ai fait la cour à des murènes
J’ai fait l'amour j'ai fait le mort
T'étais pas née
À la station balnéaire
Tu t'es pas fait prier
J'étais gant de crin, geyser
Pour un peu je trempais
Histoire d'eau
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho
J'ai fait la saison
Dans cette boîte crânienne
Tes pensées
Je les faisais miennes
T'accaparer seulement t'accaparer
D'estrade en estrade
J'ai fait danser tant de malentendus
Des kilomètres de vie en rose
Un jour au cirque
Un autre à chercher à te plaire
Dresseur de loulous
Dynamiteur d'aqueducs
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Effrontément
J’ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho
On m'a vu dans le Vercors
Sauter à l'élastique
Voleur d'amphores
Au fond des criques
J'ai fait la cour à des murènes
J’ai fait l'amour j'ai fait le mort
T'étais pas née
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho...



Chanter ne peut guère valoir


Mais oui bien sûr, on peut parler poésie avec Bashung aussi, je reviendrai sur les textes de ses chansons et sur les mots de ses paroliers, Jean Fauque en particulier.
Pour l’instant, voici le poème que Corinne a cité plus bas, de Bernard de Ventadour, troubadour du XIIe siècle, prince de l’amour et de la poésie romane…
"Chanter ne peut guère valoir", raconté par Bashung de sa voix sensible et émouvante, tiré de "Anthologie de la poésie française : tome 1 : de la chanson de Roland à Ronsard".
Un troubadour du Moyen âge qui rencontre un troubadour du XXIe siècle. Et l’on s’aperçoit finalement que les écrits d’un autre temps et ceux d’aujourd’hui se rejoignent. Hier comme aujourd’hui, les sentiments profonds sont les mêmes, l’humanité continue sa quête vers l’essentiel, encore et toujours… 


Chanter ne peut guère valoir
Chanter ne peut guère valoir
Si du fond du cœur
Ne monte le chant
Et le chant ne peut monter du cœur
Si en lui il n’y a amour de cœur
C’est pourquoi je chante parfaitement
Car en la joie de l’amour
J’ai engagé la bouche, les yeux, le cœur, le sens
Que jamais Dieu ne me donne le pouvoir
De ne pas avoir de l’amour, désir
Même si rien ne doit m’en venir
Sinon le mal toujours
Je garderai en moi mon cœur
Et j’en ai plus de jouissance
Puisque je persévère en mon amour
Ils blâment l’amour par ignorance
Les gens stupides
Mais ils n’en souffrent pas
Car l’amour ne peut pas déchoir
S’il n’est pas un amour commun
Et tel amour n’est pas l’amour
N’en a que le nom et l’apparence
Qui rien n’aime sans paiement
Si je voulais dire le vrai
Je sais bien d’où vient la tromperie
Celle qui aime pour l’argent
Ils sont des marchands de venelles
Menteurs, si j’étais, et faux
Mais le vrai, je dis durement
Et je souffre car je ne mens
Dans le plaisir et le désir
Et l’amour de deux purs amants
Rien ne peut y être bon
Si la volonté n’est égale
Celui-là est fou de nature
Qui de ce qu’elle veut la reprend
Ou loue ce qu’il ne lui plaît pas
J’ai bien placé mon bon espoir
Si elle me montre beau visage
Que plus je désire et veux voir
Franche, douce, pure et loyale
De qui le roi serait heureux
Belle, gracieuse, corps bien formé
Elle m’a fait riche qui n’était rien
Je n’aime rien d’autre, je ne crains
Rien ne me sera douloureux
S’il vient à plaire à ma seigneure
Et ce jour me semble Noël
Où de ces beaux yeux spirituels
Elle m’a regardé
Mais c’est si rare
Qu’un jour me paraît durer cent ans
Le poème est authentique et parfait
Il est bon pour qui l’entend
Et meilleur pour qui attend la joie
Bernard de Ventatour l'entend, le dit, le fait
Et de la joie en attend