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Mon humeur musicale du moment :
"When the lights go down"
Prince (1999)
  

dimanche 30 septembre 2012

Le bal des intouchables - Les Colporteurs


Vendredi soir au théâtre de Vidy, à Lausanne, sous un chapiteau au bord du lac Léman, je m’apprête à assister à l’un des spectacles les plus surprenants et bouleversants qu’il m’ait été donné de voir depuis bien longtemps.


Des corps enfermés dans des sacs poubelle sont jetés sur la piste. Petit à petit, des mains et des pieds déchirent le plastique. C'est ainsi que le bal des intouchables commence.
Un spectacle de cirque comme je les aime, une troupe formée de 8 acrobates, funambules, trapézistes et de 4 musiciens.


Toujours en mouvement, cherchant l'équilibre, sur la piste, sur un fil, sur une chaise ou enroulés autour d'une corde.
Il n'y a pas de paroles, seuls la musique, les corps et les regards racontent, avec simplicité et vérité, la vie, la mort, la différence, les relations entre les êtres, le dépassement de soi, l’entraide, la solidarité. 
Parfois avec humour, parfois avec émotion, toujours avec grâce et poésie. 


La Compagnie Les Colporteurs a été fondée en 1996 par deux funambules (et moi j'aime les funambules...), Antoine Rigot et sa compagne, Agathe Olivier. Plusieurs spectacles ont été créés. Et puis un jour de l’an 2000, victime d’un grave accident, Antoine voit se briser son corps d’acrobate l'empêchant de continuer à voltiger sur le fil.
De ce corps cassé, il va en faire une force. Avec passion et volonté, soutenu par Agathe et toute sa troupe, il poursuivra son rêve de saltimbanque.
"À la suite de mon accident, les séquelles imposées à mon corps d’acrobate m’ont poussé à mettre au cœur de mon propos artistique la fragilité de l’être humain, cela en m’appuyant sur mon expérience de l’altération physique, de la perte, mais aussi des champs d’exploration du langage que cette nouvelle réalité m’a ouvert." 
Une interview d'Antoine Rigot et quelques images du précédent spectacle de la troupe, "Sur la route", en cliquant ici.


On ressort de ce spectacle complètement chavirés, les yeux un peu brillants, avec le sentiment qu’on a assisté à un moment unique, de grâce et d’amour partagé, comme un fil tissé entre les êtres.
Bref, une petite bulle de bonheur qu’on n’oubliera pas de sitôt… Je n’en dis pas plus, à voir absolument.

Le bal des intouchables a été créé à Vidy et mis en scène par Antoine Rigot. Il se termine ce dimanche soir mais la troupe part sur la route (justement !) avec son chapiteau. 
Pour les dates, voir le site de la Compagnie Les Colporteurs.

Longue vie à ce spectacle et à cette troupe magnifique.


Les photos sont de Mario Del Curto - Théâtre de Vidy


mardi 25 septembre 2012

Madrid, Madrid


Ce soir, la révolte gronde à Madrid. Pensées...

photo : ANDREA COMAS/REUTERS



El pueblo unido jamás será vencido,
  el pueblo unido jamás será vencido...


jeudi 20 septembre 2012

La fête de l'Huma 2012


Petit séjour à Paris pour la fête de l’Huma, parc de la Courneuve, en région parisienne, dans le "neuf-trois" comme ils disent.
Trois jours pour la plus grande fête populaire de France, avec ses drapeaux rouges au vent, ses sandwichs-merguez, ses stands aux mille couleurs et saveurs, une foule immense et hétéroclite, et "L'Internationale" chantée comme un seul homme, C'est la lutte finale... 
Rêve, mensonge, utopie ? Peut-être, mais on a envie de continuer à y croire et puis finalement peu importe, le moment était beau. 
650'000 participants...
Et moi, et moi, émoi… 
Oups, jamais vu autant de monde d’un coup ! Oui, c'était noir de monde.

Pas trop envie de tout raconter en détails, je veux juste garder en moi les instants d’émotions, d'amitié, de soleil et de partage, le reste est superflu. 
Et il y en a eu de très forts, la poésie était au rendez-vous, en tout cas dans mes coups de cœur.

Tout d’abord le vendredi avec la découverte sur la petite scène du Zebrock de Daniel Darc, en forme, très présent et si touchant. Si seulement tu savais la taille de mon âme... On était si proches de lui que je crois que je l'ai perçue, la taille de son âme.

Et puis samedi, le groupe Dub Inc. et ses rythmes reggae made in France bleu-blanc-beur, Rodolphe Burger (sans Samuel Hall cette fois-ci, dommage) et en fin de soirée, la grande Patti Smith interprétant d’entrée l’un de mes morceaux préférés Dancing Barefoot.

Le dimanche, un autre moment très émouvant aussi sur la grande scène, le discours de Salah Hamouri, ancien prisonnier politique palestinien libéré cette année (cliquer ici).
Et enfin, le magnifique concert d’Hubert-Félix Thiéfaine pour clore en apothéose ce grand rassemblement de l’humanité. 


Une chanson de Thiéfaine tourne dans ma tête depuis ce week end. Le texte se lit comme un poème et en musique, on est frappé en plein cœur.

Confessions d’un never been

Les joyeux éboueurs des âmes délabrées
Se vautrent dans l'algèbre des mélancolies
Traînant leurs métastases de rêve karchérisé
Entre leurs draps poisseux des siècles d'insomnie
Ça sent la vieille guenille et l'épicier cafard
Dans ce chagrin des glandes qu'on appelle l'amour
Où les noirs funambules du vieux cirque barbare
Se pissent dans le froc en riant de leurs tours

J'ai volé mon âme à un clown
Un cloclo mécanique du rock and roll cartoon
J'ai volé mon âme à un clown
Un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
J'ai volé mon âme à un clown

Je rêve d'être flambé au-dessus du Vésuve
Et me défonce au gaz échappé d'un diesel
À la manufacture métaphysique d'effluves
Où mes synapses explosent en millions d'étincelles
Reflets de flammes en fleurs dans les yeux du cheval
Que j'embrasse à Turin pour en faire un complice
Ivre de prolixine et d'acide cortical
Je dégaine mon walter ppk de service

J'ai volé mon âme à un clown
Un cloclo mécanique du rock and roll cartoon
J'ai volé mon âme à un clown
Un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
J'ai volé mon âme à un clown

Bien vibré bien relax en un tempo laid back
Rasta lunaire baisant la main d'oméga queen
Je crache dans ma tête les vapeurs d'ammoniac
D'un sturm und drang sans fin au bout du never been
Fac-similé d'amour et de tranquillisants
Dans la clarté chimique de ma nuit carcérale
Je suis l'évêque étrusque, un lycanthrope errant
Qui patrouille dans le gel obscur de mon mental

J'ai volé mon âme à un clown
Un cloclo mécanique du rock and roll cartoon
J'ai volé mon âme à un clown
Un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
J'ai volé mon âme à un clown


vendredi 7 septembre 2012

Rise - Antony and the Johnsons


"Coral Rekindling Venus" est un film de Lynette Wallworth qui nous embarque dans un voyage musical au cœur du monde magique et mystérieux des récifs coralliens d’Australie. L'univers féérique des fonds océaniques où se mêlent corail fluorescent et étranges créatures marines.

Dans les extraits que j’ai pu voir, les images sont d’une beauté époustouflante mais attention danger, le réchauffement climatique et la pollution des hommes risquent de faire disparaître ce monde merveilleux. Le film nous invite à y réfléchir.

C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas (Victor Hugo)

Antony Hegarty (Antony and the Johnsons) a été invité à participer à ce voyage musical. Il en a écrit une chanson, "Rise", que voici. Une voix d’ange à vingt mille lieues sous les mers…
Je conseille de regarder ces images en plein écran ;-)
Bon voyage !


Rise for the ocean
Lève-toi pour l’océan
Rise for the sea
Lève-toi pour la mer
Rise for the coral
Lève-toi pour le corail
Rise inhumanity
Lève l’inhumanité

You hold the heart of this world
Tu détiens le cœur de ce monde
Rise, let me feel alive
Lève-toi, fais-moi sentir vivant
When the waters fall silent
Quand les eaux se taisent
My mother started to cry
Ma mère a commencé à pleurer  
Crying for her children
Pleurer pour ses enfants
Wonders that she held in her arms
Merveilles qu’elle tenait dans ses bras

Rise for the coral
Lève-toi pour le corail
Rise for the sea
Lève-toi pour la mer
Rise while there's still something left to lose
Lève-toi pendant qu’il y a encore quelque chose à perdre
Rise while we still have a chance to choose
Lève-toi pendant que nous avons encore une chance de choisir


Merci à Fabou pour la traduction et à Sonia pour m’avoir rappelé cette phrase de Victor Hugo, à méditer...