"Aucune vie n'est plus importante qu'une autre"
Abraham est juif, né en Pologne, le pays "le plus triste de la terre" comme il dit, pays qu'il quittera dans sa jeunesse pour la Hongrie.
Là, il va rencontrer Rose, sa "Roselé", l'amour de sa vie, qui lui donnera 7 enfants. Ils vivront heureux ensemble, dans ce village hongrois, dans cette épicerie où l'on peut trouver de tout... Et puis, il y aura aussi le meilleur ami d'Abraham, Jankel, personnage lunaire, un peu naïf et si attachant, qu'il retrouve tous les soirs sur ce banc en bois pour refaire le monde en yiddish sur fond de musique tzigane.
Et l'année 1938 arrive, les juifs ne sont plus les bienvenus nulle part, les juifs doivent fuir... Abraham et Roselé doivent retourner en Pologne et se séparer de leurs enfants qu'ils enverront se réfugier en France.
Dans cette famille, seules deux personnes seront rescapées de ce génocide, deux des enfants d'Abraham et de Roselé, deux soeurs échapperont aux camps de la mort. Et puis, l'une d'entre elles mettra au monde quelques années plus tard un petit garçon.
Ce petit garçon s'appelle Michel Jonasz. Abraham était son grand-père, un grand-père qu'il n'a jamais connu mais à qui il a voulu rendre hommage et, à travers lui et son histoire, rendre hommage à tout ce peuple juif qui par l'effroyable connerie humaine, a été exterminé dans des camps comme Auschwitz et autres.
La pièce est écrite et jouée par Michel Jonasz de façon magistrale, le décor et les lumières sont sobres, un banc où se retrouvent les deux amis pour parler, un faisceau de lumière jaune. L'horreur du camp de concentration est suggérée, en fond sonore, des bottes qui marchent, la peur, des mots en allemand, des chiens qui aboient, des détonations... "ils veulent que je me déshabille pour aller aux douches, mais je sais que ce n'est pas vrai...".
La pièce est écrite et jouée par Michel Jonasz de façon magistrale, le décor et les lumières sont sobres, un banc où se retrouvent les deux amis pour parler, un faisceau de lumière jaune. L'horreur du camp de concentration est suggérée, en fond sonore, des bottes qui marchent, la peur, des mots en allemand, des chiens qui aboient, des détonations... "ils veulent que je me déshabille pour aller aux douches, mais je sais que ce n'est pas vrai...".
Michel Jonasz a choisi de
nous raconter la vie d'Abraham, la vie de sa famille, de ses racines et de ce
peuple juif, lorsqu'ils étaient heureux et ensemble... Alternant les souvenirs
et le présent de 1938, alternant le rire et les larmes..., parlant en yiddish
par moments, chantant sur fond de musique tzigane.
L'émotion est intense, nous connaissons tous la fin de cette histoire, mais le rire est très présent, surtout lorsqu'il nous raconte ses discussions avec Jankel (chaque fois que Jonasz/Abraham prononce "haaa yankeeuull", je craque, c'est délicieux et inoubliable...).
"Je n'ai rien oublié" nous dit Abraham en nous racontant sa vie.
"Aucune vie n'est plus importante qu'une autre" nous dit Michel Jonasz, "chaque vie est sacrée".
Je ne vous oublierai pas, Abraham, ni vous, ni tous les vôtres, ni votre Roselé et votre ami Jankel...
Et vous, cher Michel Jonasz, votre âme tzigane est très belle et j'espère que vous continuerez à nous émouvoir encore longtemps. J'aime quand les larmes se mélangent aux rires, j'ai comme l'impression d'avoir partagé votre histoire comme vous auriez pu partager la mienne. Et puis, si vous repassez par ici, je reviendrai vous voir pour que vous me racontiez à nouveau l'histoire d'Abraham et pour la partager avec d'autres, pour ne pas qu'on oublie...
2 commentaires:
J'ai lu avec émotion votre ressenti de cette pièce que moi-même j'ai eu tant d'émotions et aussi beaucoup de plaisir à assister à ce spectacle mis en scène par Michel Jonasz pour qui j'ai une admiration qui grandit de jour en jour. Cet artiste que j'ai eu le bonheur de connaître dans les années 90 m'a apporté la joie, le bonheur... en fin de contre tout ce qu'un artiste aussi complet que lui peut nous donner et je lui en suit reconnaissante pour cela. Merci à Michel Jonasz.
Le hasard fait bien les choses quelquefois… merci Jacqueline de vous être attardée dans mes petites notes et d’y avoir déposé quelques mots. Michel Jonasz fait partie de mon univers musical et j’aime ce que cet homme dégage en tant qu’être humain, tout simplement.
N’hésitez pas à revenir et surtout à nous faire partager un coup de cœur, une chanson ou un artiste, je ne connais pas ou peu certains artistes que vous avez cités, par exemple Fabien Martin et Jacques Bertin, alors si ça vous chante…
Bonne soirée !
Enregistrer un commentaire
Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte ci-dessous
2) Dans "sélectionner le profil", cochez "Nom/URL"
3) Saisir votre nom (ou pseudo) après l’intitulé "Nom"(si vous avez un compte Google ou autre, cochez à cet endroit là et connectez-vous)
4) Cliquez sur "Publier un commentaire"
Et voilà, à vous maintenant !
Merci...