Cette fois-ci j’en suis
sûre, Amélie est bien une fée, même si je n’avais plus beaucoup de doutes, j’en
ai eu la preuve vendredi dernier.
Delémont, petite ville du
Jura suisse. Nous arrivons un peu en avance et tentons de trouver le Forum
St-Georges pour retirer nos billets. Le voilà, une porte indique "entrée" alors,
nous entrons… C’est l’entrée des artistes ;-). Oups, une grande table est
dressée, Amélie, ses musiciens et l’association qui les a invités (Le Temps des cerises) mangent ensemble, ils rient et discutent, personne ne fait attention à
nous, on s’éclipse tout doucement.
Un peu plus tard, après
avoir trouvé la bonne porte d’entrée, nous verrons Amélie traverser le bar, sa
petite fille de quelques mois dans les bras, belle image !
20h30, nous sommes dans la
salle, une toute petite salle, pouvant contenir une centaine de personnes à
tout casser. Tant mieux, c’est à
un concert intimiste qu’Amélie nous a conviés.
En première partie,
Christine Laville, artiste jurasienne, amoureuse de la langue française et du
Québec, il n’y a pas de hasard... Elle est au piano, accompagnée par
Simon Bolay à la guitare. Dans son répertoire, elle reprend une chanson d’Anne
Sylvestre et, à mon grand bonheur, "Tout ce qui est dégueulasse porte un joli
nom" d’Allain Leprest. Beau moment passé avec elle.
Et enfin, Amélie arrive
avec ses complices, "les garçons" comme elle les appelle.
Trois
musiciens de grand talent : Olivier Longre, Antoine Amigues et Nicolas
Allemand, tous multi-instrumentistes, piano, guitares, batterie bien sûr mais
aussi kora, harmonica, accordéon, lyre et même un instrument bleu dont je ne
sais même pas le nom ;-).
Le voyage qu’Amélie nous
propose est rempli de douceur, de poésie, d’espièglerie et de moments très
émouvants. Il commence par la très belle "Jusqu’à la mer", tiré de son dernier
album du même nom, je pars, tu restes ici… l’océan est si loin d’ici…
Elle vit en Bretagne aujourd’hui
et on ressent très fort l’influence bretonne dans la musique et les thèmes
abordés dans ce dernier album, dont elle interprétera beaucoup de titres, comme "Les filles des forges" Allez
les filles, allez courage, on va y arriver car ce canot de sauvetage s’appelle
liberté,
sans oublier certains plus anciens, incontournables et merveilleux.
Elle nous passera le
bonjour de "La Maigrelette et du Gros costaud", dont elle a reçu le matin même
une carte postale, partis eux aussi en voyage avec leurs 18 enfants !
Un moment d’hilarité générale
lorsqu’elle interprète "Les pissotières", toute la salle rit et une personne
derrière moi est prise d’un tel fou rire (qui durera pendant toute la chanson)
que rien que de l’entendre, on rit
encore plus fort.
Autre moment délicieux, "La garde-robe d’Elizabeth" avec Thomas
aux percussions, une superbe démonstration de rythmique, Thomas tapant sur son
corps avec ses mains et faisant des claquettes en tourbillonnant.
Et puis, des moments très
émouvants, comme la magnifique "Ta p’tite flamme" qu’elle interprétera seule à la
guitare et "Le linge de nos mères" avec Olivier à la guitare et Antoine à la
kora. Sublime.
Au dernier rappel, Amélie
reviendra seule, sans micro et improvisera une chorale avec le public en nous
faisant chanter tous ensemble "Il était un petit navire"…
Et c’est ainsi que le
voyage d’Amélie se termine.
Enfin, pas tout à fait
parce que nous voilà réinstallés au bar espérant qu’elle viendra, comme à son
habitude, discuter et dédicacer les CD qu’Olivier vient d’installer sur une
table.
Moi, j’ai amené avec moi son dernier CD, ne sachant pas si j’oserai
aller vers elle, mais je l’ai pris au cas où ;-) Et puis il faut que je
lui dise que je suis l’une des gardiennes des boîtes d’Amélie et que j'en prends très grand soin…
Oui, parce que faut que je
raconte l’histoire de ces boîtes. Juste avant Noël, j’ai été fascinée par
l’histoire de la fabrication de ces 25 boîtes dans l’atelier du Père Néomme (sa
maison de disque, qui est un label indépendant) par des lutins. Ce conte est
raconté par Amélie et on peut l’écouter en cliquant ici.
Chaque boîte est unique et
contient un trésor appartenant à Amélie. En devenant le gardien d’une de ces
boîtes, nous avons une mission très importante qui est de conserver, protéger, partager
et surtout de transmettre le trésor d’Amélie aux générations futures. J’ai adoré l’idée et je suis devenue l’une des gardiennes de ces boîtes.
Amélie arrive, s’assied à
la table et je vais la voir avec mon CD à la main.
- Bonjour Amélie…
Et là, la
magie a opéré, on a commencé à discuter comme si on se connaissait depuis
toujours. Elle m’a parlé de sa tournée, de la Bretagne, de sa petite fille,
étonnée qu’on ait fait tant de chemin pour venir la voir. Elle m’a écrit un
petit texte et a refermé la boîte.
Pendant ce temps là, les gens derrière moi
attendaient patiemment, mais l’instant était si beau que je prenais mon temps.
Juste avant de partir, je me suis approchée d’elle et je lui ai dit :
- Amélie, je
crois que tu es vraiment une fée. Elle a ri et a juste répondu :
- Ho ! Merci.
- Au revoir Amélie,
à bientôt… Et je me suis éloignée.
J’ai lu le petit mot plus
tard. Oui, Amélie est une fée, j’en suis sûre, et je ne me trompe jamais en ce
qui concerne les fées !
Merci à Svet et à Dom de m'avoir emmenée dans le Jura et jusqu'à la mer !
La setlist :
Jusqu’à la mer
Marie Morgane
On n’est pas fatigués
La maigrelette et le gros
costaud
Tout de nous
Chamelet
Voyager léger
Ta p’tite flamme
Les saintes (ce sont mes
boussoles)
Les pissotières
Les vents de brume
Le linge de nos mères
La garde-robe d’Elizabeth
Une danse bretonne
Les filles des forges
La
solution
Si tu veux
Final avec une musique
bretonne
Il était un petit navire
(chorale avec le public)
Et puis, avis aux programmateurs de concerts en Suisse romande, le spectacle d'Amélie-les-crayons vaut le détour, n'hésitez pas à la programmer un peu plus !